« L’adhésion du Sénégal à l’ACA permettra à l’économie sénégalaise d’attirer des financements à des taux concurrentiels et à plus long terme.
L’adhésion du Sénégal à l’ACA permettra à l’économie sénégalaise d’attirer des financements à des taux concurrentiels et à plus long terme?
L’ACA est de plus en plus considérée comme un partenaire de développement stratégique pour les gouvernements africains, assurant entre 1 et 2% du PIB annuel de ses États membres et participant à la réalisation de certains des plus grands projets stratégiques de développement du continent, en vue de stimuler l’investissement et le commerce intra[1]africain à l’appui de la Zone de libre-échange continentale africaine.
L’ACA est de plus en plus considérée comme un partenaire de développement stratégique pour les gouvernements africains, assurant entre 1 et 2% du PIB annuel de ses États membres et participant à la réalisation de certains des plus grands projets stratégiques de développement du continent, en vue de stimuler l’investissement et le commerce intra[1]africain à l’appui de la Zone de libre-échange continentale africaine.
Quelles sont les attentes du Sénégal suite à cette adhesion?
Cette adhésion permettra de diversifier les instruments de financement à la disposition de l’Etat du Sénégal, qui est un acteur crédible et important sur le marché financier. L’ACA jouera un rôle clé dans le financement de la relance de l’économie, avec une forte participation du secteur privé. Les instruments et outils de l’ACA serviront de catalyseur de développement pour une accélération de notre croissance économique en harmonie avec nos priorités actuelles déclinées dans le PAP2A du PSE.
A cet égard, les attentes du Gouvernement vis-à-vis de l’ACA sont une étroite collaboration avec le Gouvernement du Sénégal ainsi que des partenaires clés du secteur privé national pour identifier les principaux domaines et projets de développement afin de soutenir la mise en œuvre du Plan Sénégal Émergent (PSE) à l’horizon 2035. Le Sénégal s’attend également à un accompagnement de l’ACA pour la réalisation de projets viables dans les secteurs de la finance, de l’énergie et des infrastructures au Sénégal.
Quel a été l’impact de la COVID-19 sur l’économie nationale ? Quelles mesures le gouvernement a-t-il prises pour y faire face?
La pandémie de la Covid-19 a donné lieu à une crise sanitaire à l’échelle mondiale. Afin de limiter la propagation du virus, le Sénégal, à l’image des autres pays, a pris des mesures restrictives (port obligatoire de masque, respect de la distanciation sociale, fermeture des frontières, écoles et universités, état d’urgence assorti de couvre-feu, etc.) qui se sont répercutées sur l’économie nationale et ont entrainé un ralentissement, voire un arrêt de l’activité économique. S’agissant de la gestion budgétaire, l’impact de la pandémie sur l’exécution budgétaire s’est traduit par une baisse de la mobilisation des ressources, mais aussi une forte sollicitation du levier budgétaire pour faire face aux interventions de l’Etat en termes de charges et d’investissement supplémentaires.
Sur le plan social, 85% des ménages affirment avoir subi une baisse de leurs revenus avec les contrecoups de la crise sanitaire. Dans le domaine de l’emploi, 36% des chefs de ménages, qui avaient un emploi avant la crise, ont arrêté de travailler, dont 30% pour des motifs liés à la Covid-19. Dans le domaine social, les pertes d’emplois et de revenus ont plus que fragilisé l’équilibre entrainant une aggravation des inégalités et une accentuation des disparités.
Pour contenir les impacts néfastes de la pandémie du coronavirus, le Sénégal a mis en place un Programme de Résilience Economique et Sociale (PRES), doté d’un fonds de riposte dénommé « Force Covid-19 » d’un montant de 1 000 milliards de francs CFA, soit 7% du PIB, en vue de soulager les ménages les plus affectés et les entreprises directement touchées par le choc, tout en renforçant le secteur de la santé. L’exécution satisfaisante du PRES et les performances exceptionnelles de l’agriculture ont permis à notre pays d’éviter la récession en enregistrant un taux de croissance de 1,3% en 2020. Afin de renouer avec la trajectoire de croissance d’avant crise.
Pour contenir les impacts néfastes de la pandémie du coronavirus, le Sénégal a mis en place un Programme de Résilience Economique et Sociale (PRES), doté d’un fonds de riposte dénommé « Force Covid-19 » d’un montant de 1 000 milliards de francs CFA, soit 7% du PIB, en vue de soulager les ménages les plus affectés et les entreprises directement touchées par le choc, tout en renforçant le secteur de la santé. L’exécution satisfaisante du PRES et les performances exceptionnelles de l’agriculture ont permis à notre pays d’éviter la récession en enregistrant un taux de croissance de 1,3% en 2020. Afin de renouer avec la trajectoire de croissance d’avant crise.
A quels domaines le gouvernement accorde-t-il la priorité pour aider à attirer de nouveaux investissements dans le pays?
L’ampleur de la pandémie a suscité un réaménagement des interventions publiques et la redéfinition des contours d’un plan d’investissements prioritaires. Ces actions porteront sur les secteurs à fort potentiel de croissance économique et d’inclusion sociale.
Les efforts consentis concerneront la promotion d’une santé inclusive, le développement d’une agriculture intensive, abondante, de qualité et résiliente, la réduction des inégalités, le renforcement de l’appareil productif à travers la transformation industrielle et numérique ainsi que l’accompagnement d’un Secteur Privé national fort et dynamique.
Le PAP 2A couvre l’ensemble des secteurs de l’économie nationale. Toutefois, une attention particulière est réservée aux secteurs prioritaires et de souveraineté. En effet, la relance rapide de l’économie accompagnée de réformes et d’investissements massifs, notamment dans les secteurs sociaux (la santé, la protection sociale, l’agriculture, l’aquaculture, l’élevage, le numérique et l’industrie) permettra de réaliser un taux de croissance moyen de 8,7%, sur la période 2021-2023.
Quels conseils donneriez-vous aux financiers et investisseurs qui hésitent à s’engager davantage en Afrique ?
Il serait important pour eux de savoir que l’Afrique est la région la plus rentable au monde avec des économies qui ont montré une certaine résilience durant la crise de covid-19. Les perspectives de croissance économique en Afrique comptent parmi les plus prometteuses au monde. La bonne nouvelle est que les secteurs où les entreprises étrangères pourraient avoir un avantage comparatif, notamment la banque, les télécommunications et les infrastructures, font partie des moteurs de la croissance économique actuelle de l’Afrique.
Avec l’avènement de la ZLECAF, l’Afrique deviendra en 2050 le plus gros marché mondial avec 2,5 milliards de personnes. De plus, la population de l’Afrique, jeune et en expansion, constitue un marché formidable et un facteur de travail important. Les importantes réserves africaines de ressources naturelles font espérer un avenir prometteur pour le développement des chaînes de valeur. Les secteurs de l’agriculture et des industries extractives constituent la clé de voûte des chaînes de valeur nationales, régionales et mondiales. L’Afrique abrite 60 % des terres arables non cultivées dans le monde.
Pour finir, les évolutions internes dans les différents pays donnent du crédit à l’idée que le programme de transformation économique de l’Afrique est effectivement en marche ; une plus grande prudence macroéconomique et l’amélioration de la gouvernance globale sont quelques[1]unes de ces évolutions.
Globalement, le Sénégal dirait aux investisseurs de changer leur perception du risque en Afrique surtout avec la promotion de nouveaux outils, tels le programme de préparation des projets.
La part du commerce intra-africain reste faible aux niveaux de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique du Nord, tandis que la ZLECAF prévoit de changer la donne pour stimuler le commerce intra-africain. Quelles sont les perspectives pour le Sénégal ?
Sur le plan mondial, la représentativité commerciale du continent africain est relativement faible voire insignifiante. Les pays africains, dans leur globalité, contribuent à hauteur de 2,75% sur les échanges commerciaux mondiaux. Alors que l’Union Européenne et les Etats-Unis d’Amérique représentent respectivement 32% et 11% du commerce mondial de biens.
La ZLECAf a la mission de renverser cette tendance. Elle donne aux entreprises africaines un marché de plus de 1,2 milliards de consommateurs. En outre, elle crée des économies d’échelle dans le continent. L’idée est de renforcer la compétitivité des entreprises par la suppression des entraves au commerce. Cela passe par une incitation des entreprises à l’innovation, mais aussi par l’investissement dans de nouvelles techniques modernes de production. La promotion des échanges doit impérativement passer par des produits à forte valeur ajoutée.
Le Sénégal est engagé dans la dynamique de construction du marché commun africain. Pour profiter pleinement du commerce régional, le pays mettra en œuvre la stratégie nationale de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) dont l’objectif principal, à moyen terme, est d’accroître les exportations vers l’Afrique d’au moins de 46% d’ici à 2024.
Dans ce cadre, l’accent sera mis sur la diversification de l’offre de biens manufacturés et de services, la diversification des partenaires (surtout hors CEDEAO), l’amélioration de la compétitivité des entreprises, le développement des chaînes de valeurs, la facilitation et la simplification des procédures, et le renforcement et la modernisation des infrastructures portuaires, aéroportuaires et routières. Il s’y ajoute que notre pays est en train de mettre en œuvre un programme de développement des agropoles et des zones économiques spéciales pour permettre aux entreprises de disposer de plateformes fonctionnelles avec des guichets uniques leur permettant d’accéder à certains services et d’améliorer ainsi leur compétitivité.
Quelle collaboration le gouvernement entend-il instaurer avec le secteur privé pour améliorer les infrastructures du pays?
La collaboration entre secteurs public et privé apparaît comme un moteur indispensable. Ainsi, pour s’engager sur la voie d’une croissance durable et d’une prospérité partagée, l’Etat devra améliorer ses institutions et ses infrastructures.
Des routes de meilleure qualité, des ports plus efficients ou encore un réseau électrique plus fiable et des infrastructures TIC performantes, font partie des nombreuses améliorations d’infrastructure nécessaires, pour rendre le pays plus attractif aux yeux des investisseurs dont dépend la création d’emplois. Les entreprises peuvent soutenir les réformes et plaider en faveur de mesures qui renforcent la compétitivité à l’échelle nationale tout en apportant leur appui à des initiatives de facilitation des échanges transfrontaliers. Ainsi, les partenariats public-privé (PPP) peuvent susciter des approches novatrices de la compétitivité.
Pour accroître la mobilisation et l’impact des investissements et financements privés, le Gouvernement du Sénégal a procédé à la rénovation du cadre juridique et institutionnel des PPP. S’en suivra la mise en place d’un fonds d’amorçage pour améliorer notamment la maturité et l’attractivité des projets privés et PPP. Relativement à l’option du Sénégal de faire de l’investissement privé et des Partenariats Public-Privé (PPP) l’un des leviers du PAP 2A du PSE, l’ACA pourra servir d’interface fiable entre le secteur public et le secteur privé pour des partenariats solides et gagnant-gagnant pour notre pays.
Le Sénégal s’est donné pour objectif d’atteindre l’accès universel à l’énergie d’ici 2025. Quel est l’état d’avancement de réalisation de ce pilier et comment le gouvernement compte-t-il atteindre ses objectif?
L’accès universel à l’énergie à l’horizon 2025 est l’un des objectifs prioritaires du Plan Sénégal Emergent (PSE) pour assurer la transformation structurelle et améliorer les conditions de vie des populations. La mise à disposition d’une électricité de qualité, à un coût abordable pour les ménages et les entreprises, est un préalable pour disposer de facteurs de production compétitifs. À cet effet, le Gouvernement a procédé à l’amélioration du cadre légal du secteur, passant notamment par l’adoption d’un code de l’électricité et le renforcement des missions du Régulateur.
Une table ronde des bailleurs pour l’accès à l’électricité a été organisée par le Ministère du Pétrole et des Energies (MPE) avec pour objectifs de présenter le plan d’accès universel à l’électricité, les atouts et les facilités d’investissements dans le secteur de l’énergie au Sénégal, de recueillir formellement les intentions de financement et de définir les prochaines étapes pour assurer la mobilisation des financements.
Aussi, d’importants jalons été posés à cet effet. Il s’agit : du plan opérationnel pour l’accès universel ; du développement d’une plateforme en ligne ; de rencontres préparatoires (réunions avec les parties prenantes), entre autres. Ces actions ont permis de susciter des intentions de financement des Partenaires au Développement (BM, BOAD, UE, AFD) et du secteur privé. A ce jour, nous avons un objectif de 220 milliards de FCFA à mobiliser en PPP comme prévu dans le PAP2A sur la période 2021-2023. Nous continuons le processus de mobilisation de ressources, et l’accès universel à l’horizon 2025 est en marche.