COVID-19 en Afrique – Point sur la situation avec le Dr. Robert Besseling, EXX Africa - African Trade Insurance Agency (Fr)

COVID-19 en Afrique – Point sur la situation avec le Dr. Robert Besseling, EXX Africa

Statistiques du CDC Afrique au 1er octobre 2020

  • 1 481 225
    Cas
  • 36 143
    Décès
  • 1 224 397
    Guérisons

Invité d’honneur: Dr. Robert Besseling, Directeur Exécutif, EXX Africa

Le développement du coronavirus en Afrique n’a pas atteint la crise de santé publique calamiteuse que de nombreux analystes avaient initialement prévue, bien qu’il y ait des débats en cours sur l’exactitude des statistiques, la capacité limitée de tests et d’importantes variations régionales. La majorité des analystes conviennent toutefois que COVID-19 n’a pas encore atteint le continent le plus vulnérable du monde et que les prochains mois seront très critiques pour de nombreux pays africains qui doivent faire face à la pandémie.

Dans cette attente, les répercussions économiques des confinements, de la réduction des flux du commerce international et des perturbations de la chaîne d’approvisionnement, provoquent un contrecoup plus important qui met en péril la stabilité politique et la résilience économique de certains des pays les plus pauvres du monde.  Le modèle de classification des risques pays d’EXX Africa, par rapport à leur  vulnérabilité prévoit que les États instables, sur le plan économique, comme le Soudan et la RDC ainsi que des Etats fragiles comme le Sierra Léon, sont confrontés à plus long terme, à des conséquences de la pandémie.

Les pays africains les plus exposés à l’impact de COVID-19

 

Les institutions multilatérales ont assumé un rôle de premier plan quant au soutien de l’Afrique dans sa réponse à la crise, en mettant rapidement à disposition des fonds pour le secteur public en matière de soins de santé et de relance économique. Les sceptiques traditionnels des institutions de Bretton Woods, tels que l’Afrique du Sud et le Nigeria, ont accepté, sans hésitation, l’aide financière du FMI, bien que celle-ci soit soumise à quelques conditions d’ajustement structurel et de transparence. D’autres grandes économies, comme l’Égypte, semble avoir repris un programme officiel avec le Fonds, qui comprend de telles conditions et reprendra les réformes orientées selon les lois du marché.

Toutefois, l’initiative de la suspension du service de la dette du G20 ne suffira pas à éviter une vague de défaillances dans le remboursement des intérêts et du capital vers la fin de 2020 et au-delà. Alors que les recettes publiques se tarissent et que les monnaies locales s’effondrent, des pays comme la Zambie et la République du Congo pourraient joindre prochainement, la liste des pays en défaut de paiement des arriérés de longue date à l’instar du Zimbabwe et du Soudan. Pour éviter une telle éventualité, des mesures d’allégement de la dette, beaucoup plus larges, seront nécessaires afin de prendre en compte les créanciers commerciaux et la Chine ; bien qu’une telle perspective semble peu probable dans les conditions actuelles.

Au-delà de la morosité, l’impact économique de la pandémie sera limité et une reprise rapide demeure probable en 2021 pour certains marchés plus petits et plus diversifiés, notamment le Sénégal, le Bénin et le Rwanda, qui ont depuis longtemps favorisé les investissements étrangers et les réformes.

D’un côté, la présente crise a créé de nouvelles opportunités d’investissement pour certains secteurs, tels que les énergies renouvelables et les soins de santé publique, dont le besoin se fait désespérément sentir depuis longtemps, sur un continent qui prospère grâce au charbon et au pétrole et dont les infrastructures de santé publique sont souvent médiocres. De l’autre côté, les investisseurs étrangers bénéficieront d’un rendement important sur ces projets pour lesquels les gouvernements sont appelés à collaborer afin de s’assurer que les risques politiques sont atténués.

Les plus grandes économies d’Afrique, dont les économies sont moroses et les intérêts bien ancrés, devront également procéder à des réformes. Les institutions étatiques sud-africaines, très endettées, ont besoin d’une réorganisation, tandis que le Nigeria doit procéder à la restructuration de son secteur pétrolier avant de délivrer de nouvelles licences de production.

Le plus important est de savoir à quel point les différents États africains peuvent collaborer pour lutter contre le coronavirus, adopter des réformes économiques et stimuler le commerce intra régional, par la reprise du processus de la mise en place de la plus grande zone de libre-échange au monde. La crise actuelle redéfinira, sans doute,  l’Afrique pour les générations futures.

Allégement de la dette africaine dans le cadre du programme COVID-19 DSSI

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