Au moment de la rédaction du ce bulletin, le Ghana, le Sénégal et l’Afrique du Sud ont réussi, grâce à l’innovation, au leadership et à de solides actions de santé publique, à devancer la pandémie par rapport à certains pays occidentaux. Les experts soulignent que l’expérience de la région en matière de la lutte contre la récente épidémie d’Ebola et de gestion des maladies telles que le paludisme, la méningite, le VIH et la fièvre jaune, a pu les aider à lancer des actions efficaces beaucoup plus tôt que certaines des grandes économies industrialisées.
Ghana
Le Ghana a choisi d’adapter les solutions à sa réalité spécifique. Compte tenu de ses ressources limitées, ce pays de 28 millions d’habitants a développé très tôt un système de traçage des contacts qui a permis d’isoler les points chauds vers deux villes – Accra et Kumasi, où les ressources ont ensuite été dirigées. Avec 6 269 cas confirmés, il n’y a eu que 31 décès, la plupart étant liés à d’autres problèmes de santé sous-jacents.
Le gouvernement a également mis en place une mesure visant à ce que tous les citoyens portent des masques afin de contrôler plus prudemment la propagation, dans un contexte où la distanciation sociale n’est pas pratique.
Le Ghana est également en train de tester des traitements à base d’herbes traditionnelles et, pour l’avenir, le gouvernement prévoit de se concentrer sur la promotion de la fabrication locale d’articles prioritaires tels que les produits pharmaceutiques afin de se préparer à la prochaine pandémie.
(Statistiques tirées de « The Africa Report »)
Sénégal
Le Sénégal a lui aussi réagi rapidement à la pandémie. Depuis mars, date du début de la flambée de cette épidémie, ce pays de 16 millions d’habitants a enregistré 2 400 cas et seulement 25 décès. Son succès est imputable à une planification précoce qui a débuté en 2014 avec la création d’un centre permanent d’opérations d’urgence sanitaire, qui est connecté à un réseau mondial de santé, où l’on a appris l’existence du virus pour la première fois en janvier.
Le gouvernement a ensuite mis en place un plan visant à disposer d’un lit d’hôpital pour chaque cas positif. La capacité initiale de 86 lits dans les unités de soins intensifs est passée à 900 au début du mois de mai et devrait être portée à 1 600 d’ici la fin mai, avec l’ajout de lits dans des centres de santé et des hôtels.
En outre, le pays travaille avec le gouvernement britannique pour finaliser et distribuer le premier test de détection du coronavirus à 1 $ au monde, qui donne les résultats en 10 minutes seulement.
(Statistiques tirées de « NPR »)
Afrique du Sud
L’Afrique du Sud s’est également beaucoup inspirée de son expérience passée et de son infrastructure sanitaire communautaire pour lutter contre la tuberculose et le VIH.
Ainsi, en un mois seulement, le gouvernement a mobilisé 28 000 agents de santé pour dépister plus de 7 millions de personnes, soit plus d’un Sud-Africain sur dix. Le gouvernement a également augmenté le nombre de dépistages à 10 000 par jour, ce qui donne un résultat positif de 3 %. À ce jour, le pays de 58 millions d’habitants a enregistré 19 137 cas et 369 décès, soit le taux le plus élevé en Afrique.
Malgré un système agressif de dépistage, de traçage et de confinement, les cas continuent d’augmenter et le pic devrait se produire en septembre. Grâce à sa vigilance et à sa position proactive, le gouvernement a fait savoir qu’il était prêt à maintenir des mesures telles que l’isolement social, les fermetures et les couvrefeux aussi longtemps qu’il faudra pour maîtriser le virus.
(Statistiques du Financial Times)