Tysers est un partenaire de longue date de l’ACA, pour avoir négocié le premier contrat PRI de l’ACA en 2006
Qui est Tysers ?
Fondée en 1820, Tysers est la plus ancienne société à négocier sans interruption à la Lloyd’s depuis deux siècles. Tysers a veillé à maintenir son indépendance tout au long de son existence. Tysers emploie plus de 1 000 personnes et traite plus de 3,5 milliards de livres Sterling de primes par an. En tant que courtier dans la sphère du risque de crédit et du risque politique, nous servons d’intermédiaires entre nos clients en les aidants à structurer et à répartir le risque. Nous pensons être l’un des plus grands distributeurs d’assurance de risques de crédit et de risques politiques sur les marchés africains, travaillant avec des prêteurs et des garants multilatéraux – dont l’ACA – ainsi que des banques privées et le marché de l’assurance privée.
Alors que les économies mondiales se transforment et que les institutions sont confrontées à des événements transformateurs, comment Tysers et les réassureurs s’en sont-ils tirés pendant la pandémie ? Comment Tysers a-t[1]il réinventé la roue durant la pandémie afin de s’adapter et de tenir le coup ?
Lorsque la pandémie est apparue en 2020, elle a considérablement déstabilisé le marché de l’assurance[1]crédit et du risque politique. À ce moment-là, nous étions en train de renouveler ou de finaliser plusieurs programmes pour nos clients, dont l’ACA. Certains assureurs ont retiré des indications et quelques-uns ont suspendu entièrement la souscription. Nous avons donc dû être agiles et nous adapter rapidement à des conditions de marché nettement défavorables.
En tant que petite équipe soudée, nous étions bien placés pour relever ces nouveaux défis, ce qui nous a permis de maintenir nos normes de service clés. Nous avons effectivement dû réinventer la roue en menant nos affaires entièrement en ligne. La négociation en présentiel sera toujours une partie intégrante de la manière dont nous obtenons des résultats pour nos clients, mais nous avons développé des compétences utiles pour conclure des transactions aussi bien en ligne qu’ au téléphone.
L’équipe de Tysers est un partenaire solide et de longue date de l’ACA, depuis l’époque de FirstCity, RFIB et maintenant Tysers. Selon vous, comment l’ACA a-t-elle évolué au fil des ans ?
Nous sommes maintenant Tysers, mais notre relation au sens large avec l’ACA, remonte à 2006, lorsque Peter Jones a joint l’ACA en tant que DG, après avoir élaboré le programme de réassurance chez MIGA. Le parcours de l’ACA a certes été extraordinaire et nous sommes fiers d’y avoir participé.
Nous avons réalisé la première grande transaction de risque politique de l’ACA en 2007 (la transaction Kampala Hilton), et l’avions syndiquée au nom de l’ACA sur le marché de l’assurance privée. Par suite de cette première transaction « à forte visibilité », l’ACA a gagné de nouveaux clients et avec le développement de leurs relations sur le marché privé et l’accès à la capacité de réassurance, cela a facilité la croissance et le développement de l’ACA. Le facteur déterminant, au début, a été la première notation de l’ACA par S&P, et les années dites de « resserrement du crédit » qui ont suivi ont moussé l’intérêt des clients pour les produits de l’ACA. Ce qui a freiné l’essor de l’ACA à ce moment-là, c’est son capital de base relativement bas qui limitait le montant de réassurance qu’elle pouvait se procurer et l’empêchait ainsi de participer à de plus grandes transactions africaines.
Aujourd’hui, l’ACA est l’assureur de choix des risques d’investissement en Afrique, avec l’un des portefeuilles les plus diversifiés de risques de crédit et de risques politiques sur le continent. Le nombre de pays membres a doublé depuis 2006 et son capital de base a quadruplé. L’ACA a désormais une envergure et des antécédents qui la placent au premier rang du marché de l’assurance risques politiques en Afrique, et elle est l’assureur privilégié d’un nombre croissant de banques commerciales. Cela ne s’est pas produit du jour au lendemain.
L’un des développements clés qui a contribué à la croissance a été la revue des risques de 2014/2015, qui a établi de nouveaux paramètres pour l’appétit de l’ACA pour le risque, et a favorisé le placement de son premier traité de réassurance à moyen/long terme en 2015, ce qui lui a permis d’assurer des limites plus importantes sans avoir recours à de la réassurance facultative. Le traité est en place depuis ce moment-là et est aujourd’hui l’un des plus importants du marché.
L’ACA a des attributs que d’autres multilatéraux ne possèdent pas, l’un d’entre eux étant la capacité d’offrir une couverture d’assurance de 100%. Cela a permis la souscription innovante de nouvelles structures de transaction, la plus notoire étant le programme « Asphaltage » au Bénin en 2018, qui a permis aux investisseurs institutionnels de fournir pour la première fois un financement pour des projets d’infrastructure en se prévalant de la couverture d’assurance de l’ACA et au Bénin d’emprunter sur une durée plus longue et à un taux inférieur à celui d’autres nations africaines cotées. Les solides relations de l’ACA sur le marché privé ont permis de mobiliser de la capacité à l’appui de cette nouvelle structure unique. L’ACA a la réputation d’être un assureur flexible, commercial et innovant.
Quels sont, selon vous, les problèmes émergents sur les marchés mondiaux CRI et PRI, et comment peuvent-ils toucher l’Afrique et l’ACA ?
Les événements transformateurs de 2022 ont malheureusement été la guerre en Ukraine et ses retombées sur les marchés mondiaux (en particulier l’inflation des matières premières), couplés à des hausses de taux d’intérêt en provenance des États-Unis qui transforment la dynamique des emprunteurs en devises fortes sur les marches émergents. Ces événements conduisent à un durcissement du marché de la réassurance, avec une diminution de la capacité et une augmentation des tariffs.
Dans le contexte africain, la Zambie a déjà commencé la restructuration de sa dette et un certain nombre d’États souverains africains se sont tournés vers le FMI pour obtenir de l’aide. Pour les particuliers, les niveaux élevés d’inflation des prix alimentaires sont sans aucun doute inquiétants,ce qui peut entraîner des répercussions politiques. L’ACA, en tant que garant multilatéral, est bien positionnée pour répondre à ces défis et constate déjà un regain d’intérêt pour ses servicesEn revanche, l’Afrique semble peut-être moins risquée et instable par rapport à la révolution de la dynamique géopolitique mondiale, donc nous aimerions voir des effets positifs en argent et un appétit accru pour le risque africain, du fait notamment de la réforme de la gouvernance qui génère de la croissance sur un certain nombre de marchés africains.
En tant que multilatérale africaine, l’ACA travaille souvent sur des marchés qui ne sont pas en mesure de maximiser les avantages de l’assurance risques politiques et de crédit. Comment avez-vous vu évoluer l’appétit et la clientèle à la recherche d’assurance en Afrique ?
L’une des grandes réussites continues de l’ACA a été sa capacité à mobiliser des financements et des capacités de réassurance privée afin de permettre aux investisseurs et aux réassureurs de conclure des transactions qu’ils n’auraient pas envisagées autrement.
L’assurance que fournit l’ACA est assez critique pour la plupart des grands investissements transfrontaliers, qu’il s’agisse de dettes ou de capitaux propres, sur les marchés africains. Les prêteurs ont besoin d’atténuer le risque de non[1]paiement ou ont simplement besoin de l’allègement de capital que peuvent fournir les assurances de l’ACA, tandis que les investisseurs souhaitent éliminer le risque « pays ». De notre point de vue, nous avons vu évoluer la sophistication des clients qui utilisent ces produits, ainsi que l’étendue de la clientèle. Pratiquement tous les prêteurs privés d’envergure, y compris les prêteurs régionaux et internationaux, utiliseront l’assurance de non-paiement pour les transactions africaines. Ce type d’assurance est de ce fait, l’élément essentiel qui sous-tend les financements, du moins sur les marchés des prêts. L’une des innovations de l’ACA a été de travailler directement avec certains de ses États membres souverains pour s’assurer que l’assurance serve à solliciter des offres de financement plus concurrentielles (plutôt que d’être souscrite une fois le financement négocié), et cela a conduit à un certain nombre de transactions où l’emprunteur souverain a bénéficié d’une marge sur prêt / financement sensiblement plus basse. L’ACA est la pionnière de la d’une prise de conscience croissante de l’importance de l’assurance qu’elle peut fournir au niveau des ministères des finances africains.
Pourquoi vaut-il la peine de travailler avec l’ACA ?
Travailler avec l’ACA a ses particularités, mais il faut avouer que c’est toujours exaltant et jamais ennuyeux ! Si nous devions identifier une seule chose qui fait que cela « en vaut la peine », il faut souligner la qualité des personnes qui travaillent à l’ACA. Il s’agit d’une équipe de professionnels très motivés qui parvient à réaliser un impact très important avec une empreinte de personnel relativement faible. Il est bien évident que, les événements de l’ACA, comme sa journée annuelle pour les investisseurs, sont légendaires et de plus en plus incontournables, et il n’y a rien de mieux que de voir les pays africains à travers les yeux de l’ACA.